Tous les articles
prévenir les risques du travail sur écran

Travailler constamment devant un écran engendre à plus ou moins moyen terme des troubles de la santé comme une fatigue visuelle, du stress et des troubles musculo-squelettiques (ou TMS). Les facteurs sont multiples et sont autant mécaniques (postures statiques, gestes répétés), organisationnels (travail intensif, durée journalière devant écran, absence de pause) que psychosociaux (charge mentale, stress, peur d’échouer ou de ne pas être à la hauteur).

Devant ces problèmes, comment éviter les risques en entreprise ? Comment mieux travailler devant son écran ?

Nous vous proposons quelques solutions pratiques.

Nos autres articles :

Le repos compensateur lié au travail de nuit

Le congé individuel de formation : ce qu’il faut savoir

5 astuces pour améliorer la QVT dans son entreprise

Travail sur écran : les risques

Les risques de travailler sur écran sont nombreux et surtout de nature très variée.

À propos de la fatigue visuelle

C’est sûrement l’un des premiers maux que l’on peut imputer au travail sur écran.

Même si elle apparaît comme un phénomène réversible qui disparaît après quelques heures de repos, la fatigue visuelle est pourtant bel et bien présente quand on reste quelques heures sur son écran d’ordinateur (et encore plus sur une tablette ou un smartphone en raison de la taille de l’écran et de la qualité de lisibilité).

Cette fatigue visuelle se traduit principalement par une baisse des performances visuelles et des modifications physiologiques comme une sensation de lourdeur des globes oculaires, des picotements, une impression d’avoir les yeux secs, des éblouissements, une myopie momentanée, voire de maux de tête.

Bien sûr, la fatigue visuelle trouve son origine dans la présence de défauts visuels, mais aussi de l’âge du travailleur.

Mais c’est surtout un problème dû à une mauvaise conception du poste de travail :

  • Une distance entre les yeux et l’écran trop courte ;
  • Un écran mal positionné : souvent trop haut par rapport aux yeux (plus on lève le regard, moins on cligne des yeux) ;
  • Des reflets sur écran qui empêchent une bonne lecture ;
  • Un mauvais éclairement en provenance de l’écran (mauvais contraste, mauvaise lisibilité)
  • Une climatisation qui assèche l’air.

De plus, sur le plan organisationnel, la durée de travail excessive et une absence de pause visuelle alimentent ces risques de fatigue visuelle.

Les troubles musculo-squelettiques

Appelés aussi TMS, ces troubles concernent surtout les tissus mous comme les tendons et les muscles.

Ainsi, pour un travail sur écran, ce sont notamment les muscles de la nuque, des lombaires, des épaules, des poignets et des mains qui sont particulièrement sollicités. 

Entre les mouvements répétés des mains et des doigts, la posture statique et les frappes sur clavier ou les clics sur la souris, tous ces éléments participent à contracter muscles/tendons et donc à impacter négativement notre efficacité au travail.

Les TMS peuvent voir une origine organisationnelle, avec défaut d’aménagement du poste de travail ou mauvaise utilisation du matériel :

 

    • Écran trop haut quand il est posé sur une unité centrale ;
    • Écran trop bas quand il s’agit d’un ordinateur portable posé à même le bureau ;
    • Présence de documents entre le clavier et le salarié qui sollicitent les épaules au moment de la frappe sur clavier ;
    • Un appui continu du poignet pendant la frappe ;
    • Une souris trop éloignée ;
    • Une mauvaise utilisation du clavier avec aucun appui des avant-bras.

Les risques psychosociaux et le stress

Le troisième risque que l’on attribue au travail sur écran est appelé RPS pour les risques psychosociaux.

Concrètement, cela concerne les situations de travail où l’on retrouve des violences en interne ou externes et du stress.

Cela peut être induit à cause de l’activité elle-même, ou être généré par l’environnement et l’ambiance de travail, voire des relations de travail toxiques.

Le stress peut aussi provenir d’une mauvaise organisation du travail : travail mental répétitif, découverte d’un nouveau logiciel, manque d’autonomie, peu de place aux initiatives, pression temporelle, surveillance de l’exécution du travail par ordinateur, temps d’attente aux réponses trop longues.

Travail sur écran : aménager les conditions de travail de vos salariés

Heureusement, tous ces troubles ne sont pas définitifs et nous ne sommes plus condamnés à les vivre.

Encore faut-il en avoir conscience et prendre les choses en mains, n’est-ce pas ?

Voici quelques solutions pratiques à mettre en place pour booster et améliorer les conditions de travail des salariés.

Aménagement du poste de travail

Le poste de travail, que l’on soit en entreprise ou que l’on travaille en télétravail ou en freelance, demeure la clé pour limiter voire supprimer les risques en rapport avec le travail sur écran.

Évidemment, la posture parfaite n’existe pas, car les critères de confort varient selon votre taille, votre corpulence, votre résistance, etc.

Cependant, certaines positions permettent d’assurer une posture convenable, quel que soit votre gabarit quand vous travaillez sur écran :

  • Vos pieds doivent reposer à plat, de préférence sur le sol ou sur un repose-pied ;
  • L’angle de votre coude est à 90° ou légèrement obtus ;
  • Les avant-bras demeurent proches du corps ;
  • Les mains restent dans le prolongement de l’avant-bras ;
  • Votre dos est droit ou légèrement en arrière, mais toujours soutenu par un dossier.

Le choix et l’utilisation du mobilier jouent un grand rôle pour éviter les risques liés au travail sur écran.

Ainsi, le mobilier doit être choisi, si possible, selon les caractéristiques physiques du travailleur. Il doit pouvoir se régler afin de répondre à la diversité des salariés et à l’évolution du contexte d’utilisation au fil du temps.

L’espace a un impact sur les effets délétères du travail sur écran. Faites en sorte que vos salariés bénéficient d’un espace suffisant pour bouger, changer de positon, étendre leurs jambes et surtout accéder facilement aux documents souhaités.

Conseils pour bien choisir le fauteuil

Voici quelques indications pour profiter d’un fauteuil adéquat pour un travail sur écran :

  • Un dossier et une assise réglables ;
  • Des accoudoirs réglables en hauteur ou courbés vers l’avant ;
  • Une profondeur pour appuyer le bas du dos ;
  • Un rembourrage ferme pour assurer un bon appui ;
  • Un revêtement qui permet une bonne circulation de l’air ;
  • Des roulettes (5 si possible) pour un déplacement aisé et assurer une bonne stabilité

La place de l’écran

La place de l’écran, sa position sur le plan de travail et votre distance par rapport à lui jouent en votre faveur ou en votre défaveur.

Ainsi, voici ce qu’il faut retenir pour éviter tout risque avec le travail sur écran concernant ce matériel :

  • La hauteur de l’écran : celui-ci doit se situer au niveau de vos yeux, à l’exception des salariés qui sont porteurs de verres progressifs où l’écran doit être positionné légèrement plus bas. Si vos salariés travaillent principalement sur ordinateur portable, il est recommandé d’utiliser un rehausseur avec plan inclinable et un clavier distinct connecté au portable.
  • La distance œil-écran : elle dépend principalement de la taille des caractères. Généralement, on accepte une distance entre 50 et 70 cm selon la taille de l’écran pour assurer un confort satisfaisant.
  • Dans le cas d’un travail avec 2 écrans : placez-les de manière symétrique par rapport au salarié. Pour 3 écrans, placez-les en arc de cercle pour conserver la même distance œil-écran.

Le choix du petit matériel

  • Le clavier : il doit être inclinable (limiter l’extension des poignets) et surtout dissocié de l’écran si possible. Choisissez-le avec une surface mate pour éviter les reflets tandis que son épaisseur ne doit pas dépasser 3 cm. Le clavier se situe en face du travailleur, mais pas au bord de son plan de travail (entre 10 et 15 cm de distance entre la barre d’espacement du clavier et le bord du bureau) afin de permettre un appui des mains et des avant-bras.
  • La souris : la forme comme la taille sont adaptées à celles de la main. Elle doit toujours être positionnée dans le prolongement de l’épaule. Une souris verticale offre une position plus neutre de l’avant-bras, ce qui réduit la charge musculaire.
  • L’écran : il doit être mat pour éviter les reflets, sources de fatigue visuelle. Adapté au travail et au niveau de résolution souhaité, il doit aussi être suffisamment grand pour que les caractères n’apparaissent pas trop petits. Enfin, il doit être orientable ou inclinable facilement.

Améliorer l’environnement de travail lumineux

Le travail sur écran demande un éclairage particulier, c’est pourquoi les éclairages naturels et artificiels peuvent être adaptés pour éviter les éblouissements sur écran.

Les contrastes, entre autres, entre la luminosité de l’écran et les différentes zones de l’espace de travail (murs, plafonds, sol, prises électriques au sol, luminaires, etc.) doivent être réduits au maximum pour assurer une totale performance visuelle.

Idéalement, le bureau dans lequel le salarié travaille sur écran ne devrait disposer de fenêtres que sur un seul mur.

L’écran doit alors être placé de manière perpendiculaire aux fenêtres pour éviter les éblouissements et les reflets en rapport avec l’éclairage naturel.

Pour l’éclairage artificiel, il peut être :

  • Direct et intensif : l’éclairage est dirigé vers le bas.
  • Indirect : direction vers le haut ou vers un mur.

Aménagement de l’organisation du travail

Travailler sur son écran toute la journée n’est pas recommandé. Et votre organisation du travail, ainsi que celle de vos employés en entreprise, doit faire l’objet d’une attention particulière.

Il est indispensable de respecter des moments de pause adaptés au contenu et à l’intensité du travail.

Concrètement, prendre une pause de 5 minutes toutes les heures est un minimum, surtout si la tâche est intensive.

Vous pouvez aussi décider que vos employés se reposent 15 min toutes les 2 heures pour une tâche moins prenante.

Lors de ces pauses, il est recommandé que le travailleur se lève de son poste de travail, qu’il bouge pour rompre la posture statique prolongée due au travail sur écran.

Astuces pour optimiser les conditions de travail sur écran

  • Donner des règles de vie : l’écran est un moyen au service d’un projet. Dès lors, combien d’heures par jour est-il nécessaire d’y passer ? Est-il obligatoire de tout faire sur écran ?
  • Créer des espaces de sevrage : décider de revenir à certaines bases comme une meilleure communication en équipe et dans l’entreprise (réunions, apéritifs en commun, sessions incentives, team building). Pourquoi ne pas décider d’une coupure des écrans à une heure fixe ?
  • Éloigner le téléphone du poste de travail, ou le mettre en mode « mute » pour éviter les tentations d’aller sur les réseaux sociaux ou de procrastiner. Sans oublier que cela fait double écran avec le poste de travail devant soi.
  • Éviter les écrans pendant les réunions dans le but de faciliter l’écoute mutuelle et attentionnelle.

Travailler sur écran demande beaucoup plus d’aménagements qu’on peut l’imaginer, mais ce sont de petits agencements. Une fois les bons gestes adoptés, et la prise de conscience des risques liés au travail sur écran, celui-ci devient plus agréable.